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 ...raconte-moi la vie de tes soeurs actuellement.
 
  Mauritanie 2010
Que vous dire cette année sur cette terre d’Islam, sinon d’essayer de parler de cette paix qui est tant désirée par beaucoup de Mauritaniens. Sur notre chemin quotidien, nous rencontrons des pauvres et des moins pauvres qui portent ce souci de paix surtout en ces temps de trouble dans cette zone du Sahel. « Nous sommes tous et toutes créatures devant Dieu, quelles que soient notre culture, notre religion... » nous affirmait un jour un ami Mauritanien.
L’Église de Mauritanie, porte le souci du dialogue Islamo Chrétien où des personnes appartenant à différentes religions peuvent vivre ensemble dans un respect des différences. Cela, nous le vivons au quotidien dans un climat de paix avec les mauritaniens que nous côtoyons dans nos diverses missions.

Cette année, le 28 Novembre, la Mauritanie a marqué un moment important de son histoire : l’anniversaire des 50 ans de l’indépendance - une fête marquée en toute simplicité, sans faste. Juste quelques feux d’artifice, un peu de musique et des klaxons dans la rue pour manifester leur joie.
Certes, nous observons un certain développement dans différents domaines au cours de ces 50 ans : par ex. des routes goudronnées, constructions de maisons de tout genre et aussi développement au niveau de la santé et de l’éducation. En ce moment, l’état s’attelle pour que les gens démunis aient un logement décent. Dans cette optique, les bidonvilles devraient disparaître au cours des années qui viennent. « In cha allah » comme on dit ici = « si Dieu le veut ». Nous pouvons ainsi, rendre grâce au Seigneur pour tout cela avec les mauritaniens.
Mais, en regardant de près les réalités au quotidien, l’on peut se demander : Mais à qui profite le développement surtout en ce qui concerne la santé et l’éducation ? Pour l’instant, ça profite à ceux qui peuvent se payer une clinique ou un établissement scolaire privée. Car trop de malades encore ne peuvent se soigner faute de moyens puisqu’une sécurité sociale n’existe pas ici ; et aussi, les enfants fréquentant les écoles publiques, se trouvent dans des classes de 80 et même de 100 élèves. Également, on observe aussi, trop d’enfants qui traînent encore dans les rues de Nouakchott et qui forment souvent des bandes.

Pourtant, des structures d’aide au développement sont assez nombreux en Mauritanie : telle que Caritas, Unicef, Terre des Hommes et même des Associations locales qui se multiplient. En effet, une prise de conscience accompagnée d’action auprès des pauvres se fait jour au sein même de la population. Et cela est heureux que le mauritanien même puisse s’intéresser à son frère dans le besoin.

Quant à l’Église comme vous le savez, elle cherche à apporter sa pierre là où des besoins se font jour : auprès des mauritaniens et des migrants... Prêtres et religieuses sont engagés dans différents domaines : bibliothèques, jardin d’enfants, dispensaire, hôpital national, prison, handicapés, centres de Promotion Féminine, présence auprès de femmes et de filles en difficulté, etc....

Dans cette ligne, à travers nos Soeurs qui nous ont précédées et puis aujourd’hui, à travers notre communauté, nous cherchons à participer à cette mission d’Église au nom de la congrégation. Comme St Joseph, discrètement, nous essayons de dire l’Amour reçu au coeur de la mission de chacune :
 Sr Marie Pierre, tous les matins continue à emprunter le chemin vers l’hôpital national. Avec une équipe médicale, elle soigne toujours de très grands brûlés adultes et enfants. Cette année beaucoup de jeunes enfants ont été victimes – brûlés par de l’eau chaude, de l’huile bouillante, une bougie laissée traîner dans une chambre.... Hélas, des négligences qui peuvent être évitées. Mais riches ou pauvres, la Soeur s’attelle à soulager ces corps souffrants avec une attention particulière pour les plus démunis pour leur procurer le matériel nécessaire dont ils ont besoin.

 Sr Marie de Lourdes s’occupe toujours du Centre de Couture qui se trouve chez-nous. Cette année 25 filles sont inscrites. Tout en donnant l’enseignement nécessaire au niveau couture, broderie, teinture, elle cherche aussi à leur inculquer une éducation de base telle que le respect mutuel, un savoir vivre...) Cela souvent manque dans leur famille car leurs parents travaillent toute la journée et elles sont livrées à elles-mêmes. Plusieurs d’entre elles, quand elles terminent les 3 ans de formation réalisent de belles nappes et des habits qu’elles vendent. Elles en sont fières et heureuses d’avoir acquis ces connaissances qui leur servent à gagner leur vie.

 Sr Helen, cette année a marqué un arrêt à l’occasion de son Jubilé des 25 ans de vie religieuse. Elle a suivi une session de 3 mois à Rome sur l’approfondissement de la vie religieuse organisée par l’Union des Supérieures Majeures Internationales. Elle en est très contente. A son retour, le 16 Décembre elle reprendra sa mission à la Bibliothèque paroissiale où elle assure l’accueil des étudiants ; et aussi dans un Centre de Promotion Féminine où elle se rend une fois par semaine pour aider des femmes démunies à améliorer la qualité de leur travail et de ce fait à mieux vendre leur produit.

 Sr Yvonne, poursuit son travail avec Caritas. Au sein de l’équipe de 3 femmes mauritaniennes, elle les accompagne dans le projet Appui Aux Groupements Féminin (AGF). Il s’agit d’aider des femmes très démunies dans les bidonvilles à s’organiser en coopératives. A travers l’alphabétisation, des formations professionnelles (en teinture, fabrication de couscous, de savons, gestion simple...) elles arrivent à mettre en place des activités génératrices de revenus qui les aident à subvenir à leurs besoins. Car il s’agit de femmes veuves, divorcées avec beaucoup d’enfants. La plupart sont très courageuses et prêtent à faire des sacrifices pour pouvoir apporter le nécessaire à leur famille. Certes, de telles femmes sont des éléments de progrès et d’espérance dans le développement du pays.
 
Création: jpmarty